Minjat ! … raconté par Cyril Picot

Qui de plus indiqué que celui qui a pensé un projet (aujourd’hui devenu une quasi institution) pour en parler et le raconter ?

Cyril Picot, co-fondateur avec Anton Dmitriev et David Pages de « Minjat » à Colomiers près de Toulouse a eu la gentillesse de nous confier en quelques lignes percutantes ce que fut sa genèse :
« C’est quelque part une utopie. (finalement) Convaincu par le fait que la campagne doit être vue comme une ressource et une chance : un vivier de nourriture, un puit de carbone, un équilibre évident aux abords des métropoles… Nos parents (je me permets d’y associer ceux d’Anton), ont traversé des périodes difficiles sur le plan économique mais aussi et surtout moral ! Il y a donc chez nous, le besoin viscéral de soutenir et de défendre leur travail. C’est comme ça que Minjat! est né: de la rage de faire un boulot qui a du sens et de crier qu’il n’y a pas de pays sans paysans. Au passage, c’est au cours d’une discussion avec ma grand-mère que le nom est sorti ! Après avoir « pitché » avec notre nouveau compère, David, voilà que nous trouvons enfin quelques banquiers prêts à nous soutenir avec la 20aine de producteurs qui ont choisi d’investir à nos côtés. L’idée est simple : rassembler sur un même lieu toute l’alimentation du quotidien pour une famille en s’assurant d’être accessible au plus grand nombre (en ce sens, l’activité restauration vient mettre du beurre dans les épinards dans l’activité de négoce car nous ne pratiquons pas de marges « superflus »). Bien sûr, il y avait une cuisine au milieu du magasin pour donner envie, diffuser « l’esprit d’une cuisine durable » et ne rien jeter.
La pire critique que l’on puisse nous faire c’est de nous comparer à une épicerie fine… Ce n’est surtout pas ce que l’on veut être. Tout le monde doit pouvoir se sentir concerné par nos étals de produits frais, tout le monde doit pouvoir MANGER JUSTE.
Le chantier est encore grand car nous avons choisi de mettre la barre haute et d’apporter une nouvelle expérience au moment des courses. Pour nous, ce moment « de shopping » doit être un moment privilégié, où l’on apprend, où l’on comprend son alimentation, un moment de plaisir et de sens. Charge à nous de sensibiliser nos clients de transmettre ce que l’on sait de ce qui se passe dans les champs : lourde tâche ! Il faut souvent repartir de 0 et aussi avec les êtres humains qui nous entourent. 

C’est là sans doute un des plus difficiles mais aussi des plus nobles aspects de notre quotidien :

CONVAINCRE ET DIFFUSER L’AMOUR DE LA TERRE.»

En savoir plus sur Minjat! sur leur site.