Or notre modèle alimentaire agro-industriel basé sur la monoculture, des chaînes logistiques mondialisées et une consommation de masse montre ses limites dans un contexte de crises géopolitiques, climatiques, sanitaires et sociales. Il doit évoluer vers un modèle plus distribué, intégré, hétérogène, inclusif et circulaire pour contribuer à une société plus durable et harmonieuse, reconnectée à la diversité du vivant.

Ce nouveau design des chaînes alimentaires implique de restaurer le lien entre notre alimentation et son territoire pour renforcer notre résilience alimentaire mais aussi pour valoriser le formidable potentiel des espèces, des terroirs, des savoir-faire et nous reconnecter anthropologiquement aux cycles du vivant. S’extraire de la standardisation et l’anonymisation de notre alimentation est également un puissant levier pour recréer des liens et du sens dans une société qui en a tant besoin pour se pacifier et se projeter.

Démassifier les chaînes alimentaires induit un formidable défi opérationnel et économique qui suppose de remailler les territoires d’infrastructures de proximité sur lesquelles une multitude d’acteurs peuvent s’appuyer. Pour être opérantes et viables économiquement, celles-ci doivent se penser à la bonne échelle, se mutualiser entre un maximum d’acteurs, se connecter en réseau et engager un important effort d’innovation.

Dans une démarche systémique sur chaque bassin de production et de vie, l’effort de coopération entre tous les acteurs doit s’intensifier autour de leaders tiers-de-confiance afin de faire émerger des pôles de résilience alimentaire pour produire, nourrir, régénérer et éveiller. Loin du localisme et du repli sur soi, le lien alimentation-territoire doit être le ferment d’une coopération renforcée entre différents territoires et peut tisser un véritable mycélium source de paix.

Chacun d’entre nous a une responsabilité et peut jouer un rôle.

Un territoire qui prend SON ALIMENTATION en main prend SON FUTUR en main !