Entretien avec Baptiste Saulnier (co-fondateur de Cultive) et Cécile Cabon (Responsable Communication & Financements chez Cultive)
Bonjour Baptiste, bonjour Cécile ! Beaucoup d’actualités importantes du côté de Cultive. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Bonjour ! En effet, nous avons lancé en janvier la 1ère promotion de Cultive sur notre campus de Montaigu en Vendée !
Notre Campus est la pierre angulaire de notre projet qui vise à accompagner l’installation de fermes diversifiées bio-intensives sur petites surfaces (5ha, maraîchage, arboriculture, poules pondeuses). Nous fédérons de nombreux partenaires autour de cet objectif et lançons notre premier parcours-métier ! Au-delà de la formation, nous proposons toujours des services d’accompagnement à la structuration d’ateliers maraîchers pour des propriétaires fonciers à l’image des fermes accompagnées en 2024 pour le restaurateur Mûre ou Chateaufer.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette toute première formation Cultive ?
Oui bien sûr ! C’est tout frais car nous avons acquis avec Feve en octobre 2024 notre toute première ferme qui est désormais en fait le campus Cultive à Montaigu-Vendée à 30 min de Nantes. Ce terrain représente 48 ha autour de notre ferme-pilote et nous a permis d’accueillir notre première promotion “pilote” le 6 janvier en recevant nos 4 premiers apprenant.e.s tous motivés et désireux d’apprendre ! À l’occasion de ces premiers jours, nous avons pu les emmener au SIVAL, le salon international des techniques de productions végétales et nous avons même eu la chance de recevoir Laure Verdeau, directrice de l’Agence BIO. De quoi apprendre à se connaître et commencer sur les chapeaux de roues ! Les apprenant.es se lancent maintenant dans 4 mois de formation théorique puis 8 mois de pratique au maraîchage.
Avec ce premier campus et cette première promotion nous espérons ainsi enseigner la méthode Cultive d’un système :
- Économiquement profitable
- Écologiquement bénéfique
- Socialement juste
Quelle est la suite alors au-delà de la formation ?
Cultive va au-delà du statut de la formation en maraîchage, c’est pour cela que nous préférons employer le statut de parcours métier. Le parcours-métier se fait sur 4 étapes finalement :
- Phase de formation sur 1 an – 4 mois de théorique et 8 mois de pratique
- Phase de prise d’expérience sur 1 an – Montée en compétences
- Phase de conception de l’outil de production sur 1 an – aide à l’installation
- Phase d’installation et de production de l’apprenant.e sur 1 an minimum d’accompagnement
Au total, Cultive accompagne ses élèves sur au moins 3 ans afin de garantir la robustesse du modèle de maraîchage et la gestion efficace de la ferme à l’heure où le maraîchage voit 60% d’arrêt d’activité 3 à 5 ans après installation. Au bout de ces 3 ans, nous espérons donc installer nos premier.es chef.es d’entreprises agricoles sur leur surface de maraîchage agroécologique, petit élevage et arboriculture.
Cette proximité et cet accompagnement vise également à tisser un réseau fort et coopératif entre Alumni, Club partenaires, Fermes et Experts.
Comment résumeriez-vous la force de proposition de Cultive ?
Cultive c’est en fait 3 forces majeures, 1 campus-pilote d’accueil , 1 méthode d’enseignement progressive et enfin un réseau d’acteurs fort, au service d’un objectif commun : développer le maraîchage bio-intensif sur le territoire via des ressources humaines mais aussi des groupement coopératifs et des institutions.
Cultive c’est avant tout un organisme de formation via un parcours-métier, un producteur de fruits et légumes via sa ferme-pilote et enfin une structure de conseil et d’accompagnement afin d’accélérer le mouvement.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour 2025 et plus tard encore alors ?
En 2025, nous voulons accélérer le projet sous différents axes. Dans un premier temps nous comptons suivre la mise en place de la ferme-pilote sur le campus. Ensuite nous aimerions étendre notre parcours-métier en passant de 4 apprenant.es à 12 pour la promotion 2026. Enfin, nous comptons réaliser ⅓ du CA de la ferme-pilote dès la première année et développer notre activité de conseils auprès des professionnels comme Château Palmer et des communautés de communes comme Vitré ou le Pays des Herbiers.
D’ici 2033, nous espérons avoir formé 900 apprenant.es et installé 470 fermes dont 450 pérennisées à 5 ans.
Pour tout cela, nous nous retroussons les manches et nous avons lancé une collecte de fonds citoyenne il y a quelques semaines. Avec Vanessa, co-fondatrice de Cultive, il a toujours été essentiel que les citoyens puissent faire partie de l’aventure. L’enjeu de la transition agroécologique que nous souhaitons de tout cœur voir advenir ne pourra se réaliser sans une prise de conscience collective et un changement de paradigme à l’échelle de la société.
Les chiffres font peur car d’ici quelques années c’est plus de 250 000 agriculteurs qui partiront à la retraite et qu’il faudra impérativement renouveler. Comme disait un de nos mentors Jean-Martin Fortier, il faut remplacer l’agriculture de masse par une masse d’agriculteurs ! C’est ce à quoi s’affaire Cultive. C’est pourquoi le choix du financement participatif avec LITA.co résonne tout particulièrement pour nous. Soutenir Cultive, c’est soutenir la relève du maraîchage !
L’objectif est de collecter 400.000€, les investissements peuvent se faire à partir de 100€ et la collecte se termine dans 1 mois. Cette somme viendra compléter les financements déjà obtenus pour un financement global de 1,8 M€. Au-delà de la valeur financière d’un ticket c’est aussi et surtout l’intention et l’engagement que traduit ce geste qui compte pour nous : celui de citoyens et citoyennes désireux de repeupler les campagnes et accompagner les nouvelles générations de maraîchers et maraîchères à se former et à s’installer sur des fermes en bio, agroécologiques, rentables et où il fait bon vivre !
Avis de Foodbiome :
Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu capital qui suppose d’accompagner des porteurs de projets Non-Issus du Milieu Agricole au travers de modèles agronomiques, sociaux et économiques robustes et éprouvés ce qui est le cas du modèle Cultive (les “NIMA” représentent 60% des installations selon les chambres d’agriculture). Nous encourageons nos lecteurs à souscrire à la campagne de financement participatif pour soutenir et vous associer à ce projet essentiel pour notre résilience alimentaire future !
