Quels leviers pour une légumerie de territoire performante ?

Qu’entend-on par légumerie de territoire ?

Une légumerie est un atelier dans lequel s’effectuent plusieurs opérations de transformation de légumes bruts en vue d’obtenir prioritairement des légumes de 4ème gamme (légumes crus triés, parés, lavés et prêts à l’emploi, aussi désignés sous le terme de « fraîche découpe ») et 5ème gamme (légumes cuits et prêts à l’emploi). 

Cette offre de légumes transformés est avant tout destinée à la restauration collective, en particulier la restauration scolaire. La légumerie a un rôle d’interface de proximité entre les agriculteurs de la région et la restauration scolaire locale.

La légumerie, comme tout autre Atelier de Transformation Alimentaire de Proximité est un pivot indispensable à la reconnexion entre les agriculteurs et les cuisiniers professionnels ou particuliers d’un territoire.

Chez Cuisinons nos paysages, nous distinguons 9 leviers de performance

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1. La diversification des canaux et des gammes

La forte dépendance au scolaire (ouvert 36 semaines sur 52) de ces Ateliers de Proximité accentue la difficulté à trouver un équilibre économique et ne permet pas de valoriser les productions agricoles de pleine saison. Nous recommandons de développer des gammes adaptées à la distribution grand public et de conditionner les fruits et légumes d’été dans un atelier conserverie.

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2. Le bon dimensionnement, le bon niveau d’équipement

Beaucoup de projets de légumeries ciblent des tailles non viables économiquement. Chez Cuisinons nos paysages, nous distinguons 2 modèles viables : les légumeries ultra-locales d’insertion de taille modeste et peu équipées (50-150 tonnes sortantes) et les légumeries micro-industrielles visant un bassin de 800.000 habitants minimum, avec un bon niveau d’équipement (1.000-2.000 tonnes sortantes).

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3. La coalition des collectivités du territoire

Ces projets ont fréquemment des difficultés à fédérer toutes les strates territoriales (région, département, agglomération) ainsi que les collectivités voisines et les acteurs de la restauration concédée ; la structuration des marchés publics en SIVOM et la mise en place de lots dédiés intégrant des critères discriminants (qualité, insertion…) sont souvent des leviers clés.
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4. Éviter de mettre en oeuvre une logistique dédiée

La logistique peut s’avérer le principal écueil d’un projet. Nous sommes convaincus qu’au-delà de quelques sites proches et de taille importante, il est essentiel de mutualiser les livraisons avec d’autres acteurs. Selon les territoires, s’associer à des projets de plateformes en circuit-court mutualisées et/ou développer un partenariat étroit avec des grossistes locaux doit être envisagé.
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5. La qualité et la sécurité alimentaire

Ce point est très sensible compte tenu des publics adressés en restauration collective (enfants, personnes âgées, malades…) et souvent négligé par les petits acteurs. Nous sommes convaincus que des contrôles plus stricts à l’avenir rendront encore plus délicate la mise en place d’ateliers de petite taille isolés. Travailler sur des protocoles rigoureux  et des innovations technologiques (nouvelles techniques de conservation des aliments…) nous paraît ainsi clé.

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6. L’intimité avec les
agriculteurs du territoire

En proximité avec les agriculteurs du bassin de production, ces Ateliers peuvent accompagner l’effort de diversification des agriculteurs en transition agroécologique en mettant en place des assolements dédiés, en introduisant des variétés anciennes, en valorisant les légumineuses et en favorisant le retour aux champs des biodéchets et coproduits issus de la transformation.

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7. Promouvoir la logique de cuisine de marché

Les Ateliers de Proximités peuvent permettre de valoriser les surproductions et les écarts de tri des producteurs du territoire; cela suppose de mettre en place une communication proactive auprès des cuisiniers pour adapter les menus à l’offre dans une logique de flux poussés. C’est également l’opportunité de développer une pédagogie sur les terroirs, les variétés, les saisons.
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8. Maîtriser le dispositif d’insertion

Recruter et accompagner les parcours d’insertion de personnes éloignées de l’emploi ne s’improvise pas et suppose un partenariat étroit avec une structure experte du territoire.
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9. L’accès aux expertises mutualisées d’un réseau

Activer la plupart des leviers précédents n’est pas accessible à une unité de moyenne taille. Nous sommes convaincus qu’il est nécessaire de fédérer un réseau d’Ateliers pour permettre de mutualiser les expertises, les outils et l’effort d’innovation. C’est tout le sens du projet Cuisinons nos paysages !