Miyam, le marché abordable en circuit-court où rien ne se perd

Entretien avec Elie Sebbag, co-fondateur de Miyam.

Bonjour Elie, peux-tu nous parler de la genèse du projet Miyam ? 

Bonjour Jeanne, avec plaisir. 

Miyam, c’est d’abord l’histoire d’une fratrie, et le fruit de beaux souvenirs d’enfance. 

Le projet est né au début de l’année 2019. Samuel, Léa et moi-même, tous trois passionnés de cuisine depuis toujours, avons souhaité créer un lieu de partage, où ceux qui prennent soin de la terre côtoient de près ceux qui transforment ses fruits en mets savoureux. 

De ce rêve sont nés nos “marchés enchantés” : des magasins accueillant petits et grands, dans lesquels on trouve des produits d’agriculteurs et d’artisans ayant des pratiques vertueuses et durables, tant sur le plan social qu’environnemental. 

Notre démarche est engagée ; notre ambition est aussi de contribuer à assurer la pérennité de notre système alimentaire, en garantissant aux producteurs une rémunération juste et en rendant ces produits accessibles au plus grand nombre (seniors, étudiants, familles…). Pour vous donner quelques exemples, le kilo de pommes de Picardie est à 3,15€, et nous proposons une salade francilienne à 1,60€.

Cela passe par la limitation des intermédiaires et la construction d’une relation de confiance, basée sur la visibilité et la transparence. 

Nous souhaitons enfin présenter les hommes et les femmes qui sont derrière les produits que nous vendons, car ce sont sont les fruits de beaucoup de travail. Nous les mettons par exemple en avant sur notre site internet, ou dans de courts portraits disponibles sur notre page Instagram.

Source : site internet de Miyam

Peux-tu nous décrire votre organisation ? 

Nous proposons une offre très vaste de produits : des fruits et légumes bio locaux et de saison, pour 95 % d’entre eux, des produits laitiers et desserts lactés fermiers, des pains, des gâteaux, des épices, des sauces, des conserves et des soupes, des confitures, du café, des vins natures en biodynamie, des bières paysannes de Normandie… 

Image du magasin de la rue Beaubourg (source : site internet de Miyam)

Si nous mettons en lumière le travail des autres, il nous tient également à cœur de continuer à cuisiner. Nous proposons ainsi des recettes maison, inventées et cuisinées par Samuel, Léa, Justine, Isabelle et Jeya dans notre laboratoire à Romainville.  

Le bénéfice est double, puisque cela nous permet de donner des idées de recettes à nos clients, tout en évitant le gaspillage alimentaire. En effet, les produits abîmés en magasin sont rapportés en cuisine et transformés en soupes, mezze, coulis, gâteaux… ce qui nous a permis de devenir le premier supermarché avec moins d’1% de pertes alimentaires !

Images des magasins Miyam (source : Miyam)
Images des magasins Miyam (source : Miyam)

Tu as évoqué les agriculteurs et les artisans ; peux-tu nous dire comment s’organise votre relation avec l’amont ?  

Il est essentiel pour nous de connaître ceux avec qui nous travaillons. Avant de nouer une relation commerciale, nous allons à leur rencontre pour partager, échanger, et comprendre leurs pratiques. 

Nous avons rédigé une charte producteurs en 8 points, qui guide la sélection de ceux avec qui nous travaillons et se place au cœur de notre philosophie. Celle-ci traite d’enjeux éthiques (juste rémunération des équipes, bien-être animal, partage de convictions), et environnementaux (refus de travailler avec des exploitations en serres chauffées, travail artisanal, privilège donné aux engrais naturels).

Charte producteurs de Miyam (source : site internet de Miyam)

Nous travaillons aujourd’hui avec 200 producteurs, dont 70 % sont situés dans un rayon de 250 km autour de nos 5 magasins parisiens. Une bonne partie nous livre tous les jours en direct, les autres passent par Rungis, où nos produits sont groupés et redistribués par un transporteur. 

Images des magasins Miyam (source : Miyam)

Et avec l’aval, quelle relation entretenez-vous avec ceux qui achètent vos produits ? 

Ce que nous cherchons à faire avec Miyam, c’est partager notre goût pour la cuisine et les bons produits, afin que nous nous ancrions collectivement dans un mode de consommation durable. 

Nous voulons également rassembler, et portons pour cela une attention particulière à l’accessibilité de nos produits. Nous sommes d’ailleurs particulièrement attentifs aux enfants, pour lesquels le magasin est parfaitement agencé : nous avons installé de petits caddies en bois, et les œufs, les fruits et les légumes sont accessibles et disposés de sorte qu’ils puissent les sentir et les attraper.

Source : site internet de Miyam

Enfin, nous sommes engagés aux côtés de l’association L’école comestible, qui cherche à intégrer l’éducation alimentaire dans les classes. Léa intervient régulièrement dans les écoles primaires pour sensibiliser les enfants aux produits bruts, et à l’alimentation paysanne, et des classes viennent visiter nos magasins. 

Intervention dans une classe avec L’école comestible (source : site internet de Miyam)

L’avis de FoodBiome

Le projet d’Elie, Samuel et Léa permet d’abord aux citadins d’avoir accès à des produits fermiers sains, de qualité et de saison, préparés selon des savoir-faire et des pratiques durables. 

Par leur offre alimentaire, les magasins Miyam permettent également à leurs clients de s’engager dans la défense d’un patrimoine culturel et environnemental, garantissant des revenus décents aux agriculteurs qui nous nourrissent chaque jour. 

C’est enfin un projet de lien social, où faire ses courses est un moment plaisant de reconnexion entre le citadin et son territoire… un projet que nous ne pouvons que soutenir.

Pour en savoir plus sur Miyam, rendez-vous sur leur site internet.

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